Les règles et l'écologie
Ces périodes de la vie d'une femme étaient autrefois sacrées et considérées comme le moment de la purification, celui où la femme pouvait se recentrer sur elle-même.
On est bien loin de cela désormais, c'est tout juste si on en veut pas à une femme parce qu'elle est "indisposée". Plutôt que de lui apprendre à connaître son corps et ces périodes de fertilité, on la médicalise pour remplacer les règles naturelles ou menstruations (et les hormones naturelles) par des artificielles : celles provoquées par la pilule. Moins douloureuses pour certaines, moins longues pour la plupart et la liberté sexuelle en sus. Mieux ! la pilule permet en quelque sorte de "choisir" le moment le plus opportun pour avoir ses règles et nous avons médicalement la possibilité à l'heure actuelle de ne plus avoir de règles du tout. Génial tout ça, non ?
Toujours est-il que la plupart d'entre nous (enfin nous les femmes) nous avons tous les mois un léger problème : nous perdons du sang et certaines en abondance. Cela n'est plus vraiment compatible avec notre mode de vie : école, boulot, sport etc. la vie active continue. Non seulement on ne doit pas "s'arrêter" pour la peine, mais en plus cela ne doit pas se voir, s'entendre, se savoir, se toucher. Ce liquide précieux flamboyant, symbole de notre féminité, de notre fertilité et de la fin d'un cycle,est devenu dans nos sociétés aseptisées quelque chose d'abject, de répugnant que même les femmes renient ! Dès lors, les protections périodiques industrielles sont venues à notre secours et ont remplacé toutes ces couches de tissus encombrantes qui servaient à nos arrières grand-mères, les rouleaux de papyrus des égyptiennes et toutes les autres inventions pratiques que les femmes ont trouvées, sur tous les continents et à toutes les époques (encore maintenant dans de nombreux pays du Sud), pour gérer ce petit problème. Plus de tracas, plus de lessives, on achète et on jette. Génial tout ça, non ?
La problématique est en fait exactement la même que pour les couches de bébés. Les protections jetables sont très chères, très polluantes et ont un impact négatif sur notre santé.
Les procédés de fabrication des protections périodiques jetables sont polluants et nécessitent de nombreux produits chimiques (plastiques, résines, liants, fabrication de fibres synthétiques comme la rayonne, blanchiment, stérilisation etc.). Greenpeace dit d'ailleurs de cette industrie que c'est l'une des plus polluantes du monde. Et la gestion des déchets encore plus, ces protections se dégradant en 500 ans. Outre les protections elles-mêmes, il faut tenir compte de leur emballage plastique individuel, de la boîte qui les contient, des applicateurs en carton ou en plastique etc. Sans parler des tampons et des applicateurs jetés dans les toilettes alors que ce n'est absolument pas conçu pour (un plombier nous a d'ailleurs dit que 90% de ses interventions pour des WC bouchés étaient dûes à des protections hygiéniques ou des blocs WC, qu'on se le dise). Ils se retrouvent dans les océans et posent de nombreux problèmes aux poissons et aux mammifères aquatiques. Chaque femme utilisera dans sa vie entre 10 000 et 15 000 serviettes (ou tampons ou les 2). Inutile de faire le calcul pour se rendre compte de l'impact écologique désastreux de cette consommation (et accessoirement de ce que cela vous coûte).
Par ailleurs, les protections périodiques contiennent de l'aluminium, des alcools, des additifs de parfum, des hydrocarbures, des fongicides, des bactéricides et des résidus de dioxines (pour les protections blanchies au chlore, il y en a de moins en moins). Ces différents composants (en particulier plastique et parfum) peuvent provoquer des irritations et des allergies. La présence de rayonne dans les tampons est supposée responsable du syndrome de choc toxique. Cette fibre synthétique (hyper absorbante et abrasive) provoque par ailleurs des micro-lésions augmentant la pénétration des toxiques dans le corps.
Enfin le
marché juteux des protections féminines représente 2 milliards de
dollars et est au mains de 3 multinationales : Procter & Gamble,
Johnson & Johnson et Kimberly-Clark.
Well ... vous n'aviez pas vu (ou voulu voir) ça sous cet angle n'est-ce pas ?
Les alternatives
Les serviettes et les tampons classiques (jetables), mais écologiques
Sans doute le premier pas le plus facile à faire, car il ne change en rien nos habitudes. Mais c'est aussi le plus coûteux et le moins écologique (déchets). Ces protections sont vendues essentiellement par Natracare et on les trouve assez facilement dans les magasins bio. Les protections Natracare contiennent simplement du coton bio pur et naturel, non blanchies au chlore, sans herbicide, pesticide et résidus de dioxine, sans OGM. Elles ne contiennent pas de rayonne, liants, plastiques, résines ou parfums. Toute la gamme existe (serviettes mini, maxi protège-slip, tampons normal super etc.). Testé et approuvé. Comme les kkburks, serviettes, tampons et applicateurs doivent être jetés à la poubelle !
Comme pour les couches, ces serviettes n'ont plus rien à voir avec celles de nos grands-mères. Elles sont ergonomiques, pratiques, douces et confortables. Elles se fixent sous le slip avec des boutons pressions (que l'on ne sent pas). J'en ai aussi vu qui se fixent sur des slips appropriés par des velcros. Plusieurs marques en font (mais chez nous on ne trouve quasiment que les Lunapads) et on peut, comme pour les couches, les faire soi-même. Il existe des protège-slips, des minis, des maxis, des pour la nuit, des modulables (on rajoute une ou deux doublures à un protège-slip) etc. Elles sont en différents tissus (dont le coton bio et le chanvre) et en plusieurs couleurs et motifs. Notez qu'il faut les rincer à l'eau froide avant de les laver sinon le sang sera cuit . Elles se vendent essentiellement par VPC sur le net. C'est cher à l'achat, mais vite rentabilisé.
Les éponges menstruelles ou mensis sont des éponges naturelles (les animaux marins) qui remplacent les tampons. Contrairement à ces derniers, elles ne dessèchent pas le vagin. Elles sont très confortables parraît-il. A condition de les utiliser comme il faut, elles ne deviennent pas des nids à microbes et ne sentent rien. On peut leur coudre un petit cordon pour les retirer plus facilement. Elles doivent être désinfectées avant et après les règles (dans une solution d'eau et d'HE tea tree par exemple) et peuvent être utilisées entre 6 mois et 1 an. Notez que cette alternative est tout de même écologiquement limite puisque ce sont des animaux marins (très primitifs) que l'on arrache de leur rocher pour les utiliser comme éponge. Etant donné que les mensis sont quand même assez durables et que ces animaux se reproduisent assez facilement, l'impact est limité. Mais il ne faudrait pas que toutes les femmes les utilisent.
Les coupes menstruelles
Ce sont des petites coupes en latex (Keeper) ou en silicone (Mooncup, Divacup) que l'on place dans le vagin, à la sortie du col de l'utérus, et qui recueillent les menstruations. Le placement et surtout l'enlèvement de la bête est "un coup à prendre" pas évident les premières fois, mais toutes celles qui ont passé ce cap sont ravies. En fait, dés le 2ème cycle, voire le 3ème au plus, on ne sent plus rien du tout.
Il faut la vider et la rincer 3/4 fois sur la journée (selon le flux, certaines ne le font que 2 fois). Et la désinfecter avant et après les règles.
Elle coûte environ 30€... pour minimum 10 ans ! Vous trouverez des témoignages un peu partout sur les forums et les blogs.
source : article de Raffa
Pour en savoir plus sur la coupe menstruelle, il y a un article très détaillé sur Onpeutlefaire.com
A lire :
Tampons et serviettes : solutions alternatives sur fémininbio