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La Popote de l'Abeille
16 juin 2008

Les règles et l'écologie

cycles2Ce n'est, je crois, un secret pour personne : de la puberté à la ménopause les femmes vivent selon leur cycle menstruel. Celui-ci les prépare, tous les mois, à une possible grossesse. Pour cela, sous contrôle hormonal, l'utérus s'épaissit et se vascularise (afflux sanguin) pour recevoir un ovule fécondé. S'il n'y a pas fécondation, il revient à son état initial en éliminant du sang et des tissus : ce sont les règles, qui dure entre 3 et 7 jours.

Ces périodes de la vie d'une femme étaient autrefois sacrées et considérées comme le moment de la purification, celui où la femme pouvait se recentrer sur elle-même.

On est bien loin de cela désormais, c'est tout juste si on en veut pas à une femme parce qu'elle est "indisposée". Plutôt que de lui apprendre à connaître son corps et ces périodes de fertilité, on la médicalise pour remplacer les règles naturelles ou menstruations (et les hormones naturelles) par des artificielles : celles provoquées par la pilule. Moins douloureuses pour certaines, moins longues pour la plupart et la liberté sexuelle en sus. Mieux ! la pilule permet en quelque sorte de "choisir" le moment le plus opportun pour avoir ses règles et nous avons médicalement la possibilité à l'heure actuelle de ne plus avoir de règles du tout. Génial tout ça, non ?

Toujours est-il que la plupart d'entre nous (enfin nous les femmes) nous avons tous les mois un léger problème : nous perdons du sang et certaines en abondance. Cela n'est plus vraiment compatible avec notre mode de vie : école, boulot, sport etc. la vie active continue. Non seulement on ne doit pas "s'arrêter" pour la peine, mais en plus cela ne doit pas se voir, s'entendre, se savoir, se toucher. Ce liquide précieux flamboyant, symbole de notre féminité, de notre fertilité et de la fin d'un cycle,est devenu dans nos sociétés aseptisées quelque chose d'abject, de répugnant que même les femmes renient ! Dès lors, les protections périodiques industrielles sont venues à notre secours et ont remplacé toutes ces couches de tissus encombrantes qui servaient à nos arrières grand-mères, les rouleaux de papyrus des égyptiennes et toutes les autres inventions pratiques que les femmes ont trouvées, sur tous les continents et à toutes les époques (encore maintenant dans de nombreux pays du Sud), pour gérer ce petit problème. Plus de tracas, plus de lessives, on achète et on jette. Génial tout ça, non ?

Eviter les fuites... oui mais à quel prix ?

La problématique est en fait exactement la même que pour les couches de bébés. Les protections jetables sont très chères, très polluantes et ont un impact négatif sur notre santé.

Les procédés de fabrication des protections périodiques jetables sont polluants et nécessitent de nombreux produits chimiques (plastiques, résines, liants, fabrication de fibres synthétiques comme la rayonne, blanchiment, stérilisation etc.). Greenpeace dit d'ailleurs de cette industrie que c'est l'une des plus polluantes du monde. Et la gestion des déchets encore plus, ces protections se dégradant en 500 ans. Outre les protections elles-mêmes, il faut tenir compte de leur emballage plastique individuel, de la boîte qui les contient, des applicateurs en carton ou en plastique etc. Sans parler des tampons et des applicateurs jetés dans les toilettes alors que ce n'est absolument pas conçu pour (un plombier nous a d'ailleurs dit que 90% de ses interventions pour des WC bouchés étaient dûes à des protections hygiéniques ou des blocs WC, qu'on se le dise). Ils se retrouvent dans les océans et posent de nombreux problèmes aux poissons et aux mammifères aquatiques. Chaque femme utilisera dans sa vie entre 10 000 et 15 000 serviettes (ou tampons ou les 2). Inutile de faire le calcul pour se rendre compte de l'impact écologique désastreux de cette consommation (et accessoirement de ce que cela vous coûte).

Par ailleurs, les protections périodiques contiennent de l'aluminium, des alcools, des additifs de parfum, des hydrocarbures, des fongicides, des bactéricides et des résidus de dioxines (pour les protections blanchies au chlore, il y en a de moins en moins). Ces différents composants (en particulier plastique et parfum) peuvent provoquer des irritations et des allergies. La présence de rayonne dans les tampons est supposée responsable du syndrome de choc toxique. Cette fibre synthétique (hyper absorbante et abrasive) provoque par ailleurs des micro-lésions augmentant la pénétration des toxiques dans le corps.

Enfin le marché juteux des protections féminines représente 2 milliards de dollars et est au mains de 3 multinationales : Procter & Gamble, Johnson & Johnson et Kimberly-Clark.
Well ... vous n'aviez pas vu (ou voulu voir) ça sous cet angle n'est-ce pas ?


Les alternatives

Les serviettes et les tampons classiques (jetables), mais écologiques

Sans doute le premier pas le plus facile à faire, car il ne change en rien nos habitudes. Mais c'est aussi le plus coûteux et le moins écologique (déchets). Ces protections sont vendues essentiellement par Natracare et on les trouve assez facilement dans les magasins bio. Les protections Natracare contiennent simplement du coton bio pur et naturel, non blanchies au chlore, sans herbicide, pesticide et résidus de dioxine, sans OGM. Elles ne contiennent pas de rayonne, liants, plastiques, résines ou parfums. Toute la gamme existe (serviettes mini, maxi protège-slip, tampons normal super etc.). Testé  et approuvé. Comme les kkburks, serviettes, tampons et applicateurs doivent être jetés à la poubelle !

Les serviettes lavables

Comme pour les couches, ces serviettes n'ont plus rien à voir avec celles de nos grands-mères. Elles sont ergonomiques, pratiques, douces et confortables. Elles se fixent sous le slip avec des boutons pressions (que l'on ne sent pas). J'en ai aussi vu qui se fixent sur des slips appropriés par des velcros. Plusieurs marques en font (mais chez nous on ne trouve quasiment que les Lunapads) et on peut, comme pour les couches, les faire soi-même. Il existe des protège-slips, des minis, des maxis, des pour la nuit, des modulables (on rajoute une ou deux doublures à un protège-slip) etc. Elles sont en différents tissus (dont le coton bio et le chanvre) et en plusieurs couleurs et motifs. Notez qu'il faut les rincer à l'eau froide avant de les laver sinon le sang sera cuit . Elles se vendent essentiellement par VPC sur le net. C'est cher à l'achat, mais vite rentabilisé.


Les éponges menstruelles

Les éponges menstruelles ou mensis sont des éponges naturelles (les animaux marins) qui remplacent les tampons. Contrairement à ces derniers, elles ne dessèchent pas le vagin. Elles sont très confortables parraît-il. A condition de les utiliser comme il faut, elles ne deviennent pas des nids à microbes et ne sentent rien. On peut leur coudre un petit cordon pour les retirer plus facilement. Elles doivent être désinfectées avant et après les règles (dans une solution d'eau et d'HE tea tree par exemple) et peuvent être utilisées entre 6 mois et 1 an.  Notez que cette alternative est tout de même écologiquement limite puisque ce sont des animaux marins (très primitifs) que l'on arrache de leur rocher pour les utiliser comme éponge. Etant donné que les mensis sont quand même assez durables et que ces animaux se reproduisent assez facilement, l'impact est limité. Mais il ne faudrait pas que toutes les femmes les utilisent.


Les coupes menstruelles


L
 

Ce sont des petites coupes en latex (Keeper) ou en silicone (Mooncup, Divacup) que l'on place dans le vagin, à la sortie du col de l'utérus, et qui recueillent les menstruations.  Le placement et surtout l'enlèvement de la bête est "un coup à prendre" pas évident les premières fois, mais toutes celles qui ont passé ce cap sont ravies.  En fait, dés le 2ème cycle, voire le 3ème au plus, on ne sent plus rien du tout.

Il faut la vider et la rincer 3/4 fois sur la journée (selon le flux, certaines ne le font que 2 fois). Et la désinfecter avant et après les règles.

Elle coûte environ 30€... pour minimum 10 ans ! Vous trouverez des témoignages un peu partout sur les forums et les blogs.

source : article de  Raffa

Pour en savoir plus sur la coupe menstruelle, il y a un article très détaillé sur Onpeutlefaire.com


A lire :  
Tampons et serviettes : solutions alternatives
sur fémininbio

Honrizonlife



 

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Commentaires
A
Bonjour,<br /> <br /> Comme la plupart, j'utilise la mooncup. Et après beaucoup de difficultés au départ (c'était plutôt pendant la phase d'enlevage). Maintenant, après qqs mois de pratique, ça va beaucoup mieux. Cependant, je ne l'utlise pas pendant le premier jour (trop douloureux) et je cherchais justement une alternative aux tampons jetables. J'essaierai bien les éponges et les serviettes lavables.<br /> Merci pour toutes ces infos
T
complètement séduite par la mooncup !<br /> Bien plus confortable que les tampons, pas de sensation désagréable d'humidité comme les serviettes, on en oublie presque les règles ! (à part avec les douleurs des 2 premiers jours).<br /> <br /> J'ai pas eu le moindre problème pour avoir le coup de main par contre, mais c'est vrai que ça demande d'être bien familiarisée avec son propre corps. D'ailleurs, je trouve que d'une certaine façon ça aide pour ça, on peut se rendre compte de que c'est réellement les règles, ça aide à accepter, intégrer quelque chose qui en fin de compte n'est que sain et naturel !<br /> <br /> J'ai bien aimé d'ailleurs cet aspect de l'article, c'est vrai que tout est fait pour en faire quelque chose qu'il faut cacher, nier, tout comme tant de chose naturelles (vive l'aseptisation croissante de la société... hum..).<br /> <br /> Ceci dit, deux bémol : les règles ça reste parfois contraignant, ne fut-ce qu'à cause des douleurs parfois vraiment intenses. Et je suis dubitative quant à la phrase 'Ces périodes de la vie d'une femme étaient autrefois sacrées et considérées comme le moment de la purification, celui où la femme pouvait se recentrer sur elle-même' : parfois ça s'est accompagné (et encore aujourd'hui) de l'idée qu'à ces moment-là la femme était impure, souillée, où elle était mise au ban de la société, où elle ne pouvait être touchée par un homme, même pour être soignée (et il n'y a pas forcément des médecins femmes là où ces conceptions ont/ont eu cours).<br /> D'ailleurs toute notion de pureté a tendance à me hérisser, car avec elle vient toujours celle d'impureté...
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